Stage autour de « Quai Ouest » BM Koltès

Crédits photo :
  • metteur en scène : Paul Desveaux
  • chorégraphe : Cécile Loyer
Coproduction

Résumé des objectifs pédagogiques
A partir de Quai Ouest de Bernard Marie Koltès, les stagiaires se confronteront au rapport entre le texte et le corps à travers une approche chorégraphique et une appréhension de la phrase basé sur le sens, la musicalité, la rythmique, la structure.
Nous travaillerons ainsi sur cet écart entre la fiction de la fable et la réalité de l’acteur.

Objectifs pédagogiques

Bernard-Marie Koltès est l’un des écrivains qui aura le plus marqué le théâtre du XXème siècle. Admirateur de Shakespeare, il aura fait émergé une nouvelle poétique où le concret des sujets se confrontera à une langue d’une rare poésie. Il fut l’initiateur d’un théâtre contemporain français à la hauteur de la tragédie élisabéthaine.

Pour ma part, depuis plus de quinze ans, je travaille à développer une relation entre le Théâtre et la Chorégraphie et plus particulièrement entre le corps et verbe. Car comme le dit si bien Nietzsche : le corps pense. La parole émane d’un être et s’ancre dans ce qu’il est. A fortiori pour un acteur où, quand il s’agit d’un théâtre de texte, c’est du verbe que nait le mouvement, sa relation à l’autre, sa capacité à s’émouvoir.
Pendant toutes ces années, du Théâtre de la Ville à Paris au Teatro San Martin de Buenos Aires, de Frank Wedekind à Fabrice Melquiot, nous avons, ma chorégraphe et moi-même, exploré cette relation entre le mot et geste.
J’ai ainsi développé une méthode qui part de la structuration du texte (sens, poétique, musicalité, motifs, structure rythmique,…) afin de donner à l’acteur d’autres outils que des approximations psychologiques, et lui permettre d’appréhender la matière texte dans sa relation à sa propre chair.

Au cours de ce stage, les acteurs éprouveront donc non pas la psychologie d’un personnage mais la manière dont s’ancre le texte dans les corps.
Car depuis bien longtemps, que cela soit à travers « L’ère du soupçon » de Nathalie Sarraute ou « La crise du personnage dans le théâtre moderne » de Robert Abirached, nous avons mis en question la notion de personnage sans pourtant apporter toujours de réponses concrètes pour le travail de l’acteur.
De plus, la scène théâtrale est devenue un espace pluridisciplinaire où se croisent le texte, la vidéo, la danse, les arts du cirque, etc…
Nous nous proposons donc d’accompagner les futurs stagiaires au développement d’outils propres aux nouvelles pratiques théâtrales à travers l’un des plus grands auteurs contemporains, Bernard Marie Koltès.

DÉROULÉ PÉDAGOGIQUE

Programme pédagogique :
Le travail se déroulera de la manière suivante :
1/ Dans les premiers jours, nous étudierons d’une part le texte à travers différents aspects de l’actorat ( comment dire ce texte, que doit en comprendre, comment il se respire, comment il s’échange avec les différents partenaires, comment nous le dégageons des a priori koltésiens,…) et d’autre part nous appréhenderons le travail chorégraphique (l’échauffement, qu’est-ce qu’un mouvement, l’écriture de petites phrases, le développement de l’imaginaire…).
2/ Une fois ces étapes passées, nous croiserons le geste et le verbe sur le plateau en laissant la possibilité aux stagiaires d’emprunter des phrases chorégraphiques que nous aurons écrites préalablement. L’idée étant de laisser un véritable espace de création à l’acteur afin de permettre à son imaginaire de se développer.
3/ Cette dernière étape est celle du peaufinement. L’art dramatique est un art paradoxal puisque nous devons refaire à chaque représentation et pourtant chacune est unique de par les conditions, le public… Nous travaillerons donc sur les processus, la manière dont on peut consolider une scène, et comment retrouver les sensations primaires qui ont participé à l’élaboration de l’objet théâtral.

INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES FACULTATIVES

Planning d’une journée type :
10h-12h : travail chorégraphique
13h30-18h30 : travail dramaturgique

Informations complémentaires (méthodologie, …) :
Cette méthode s’appuie sur plusieurs écrits : Le bruissement de la langue de Barthe, L’ère du soupçon de Nathalie Sarraute, La transparence intérieure de Dorrit Cohn, L’espace vide de Peter Brook, L’espace littéraire de Maurice Blanchot.
Ces ouvrages ont influencé ma manière d’aborder le texte. Et c’est à partir de ces écrits que j’ai élaboré une méthode concrète pour l’acteur.