Sallinger, 19 mars 2012

Comme je le disais dans le dernier billet, l’œuvre de Koltès a des accents shakespeariens. Il est, pour moi, le moins français des auteurs français. Il est quelque chose entre l’Angleterre, la Russie, le continent africain et les Etats-Unis. Un écrivain du monde, tourné vers le monde. Il délire le monde.

Et pour ce qui est de Shakespeare, il a comme lui le sens de la digression. Un art de la digression. La fable n’est-elle pas moins importante que l’ensemble des confessions et témoignages intérieurs que propose le texte?

Dans « Sallinger », le deuil qui suit la mort du Rouquin est le temps de l’abandon, un temps suspendu qui ne provoque pas une action mais une réaction d’où naissent les mouvements intimes.

Et il se sert du théâtre, il ne cesse de parler du théâtre. Il suffit d’écouter les monologues de Leslie pour les plus évidents. Et cette mise à nu du théâtre n’est là que pour révéler ces êtres.

Nous ne pourrons jouer cette pièce sans une conscience accrue du théâtre.

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